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Accor se sépare des Hôtels F1: un signe pour les écos?

C’est la marque historique du groupe Accor, un pilier dans l’hôtellerie économique, les Hôtels F1 sont cédés par Accor. Pourquoi ?

Un peu d'histoire

Fondés en 1985, cette chaine hôtelière a eu de très belles périodes d’activité. Le low cost avait le vent en poupe mais depuis plusieurs années la marque perdait de la vitesse.

Quelques dates clés:

  • 2001: premier hôtel à l’étranger : au Brésil
  • 2008:  Hôtels Formule 1 devient HôtelsF1
  • 2022: changement de concept avec le #ontheroad, des chambres partagées
Crédit photo: Groupe Accor : https://group.accor.com/fr-FR/brands/economy/hotelf1

Un concept révolutionnaire

De base, la marque se voulait être accessible, avec des chambres tout confort, le tout pour des constructions ultra simplifiées et coutant deux fois moins chères que la construction d’un Ibis. 

1. Ultra économique

Plus qu’une chaine d’hôtels dites « économique », HôtelsF1 est ULTRA économique. Dès son lancement ACCOR promet des nuits à moins de 100 francs (15€00)

2. Des équipements de base

TV, lits (dont souvent un superposé au dessus du lit double), une petite tablette avec un lavabo dans la chambre, une prise de courant et deux néons, voici ce que vous trouviez dans une chambre F1. C’est après que le wifi est arrivé, d’abord à 5€00 de l’heure puis gratuit. Les salles de bain étaient sur le palier et donc communes.

3. Un concept simple qui fonctionnait

Une borne pour récupérer sa chambre, un petit-déjeuner à environ 4€00 qui suffisait amplement à ses clients, il n’en fallait pas plus pour que la chaine décolle et atteigne plus de 100 millions de voyageurs accueillis en 2005.

Crédit photo: hotels.com

Début des rénovations et changement de concept

Les HôtelsF1 ont mauvaise réputation, ils sont souvent critiqués sur la propreté générale et sur les salles de bain qui sont communes. ACCOR réagit et lance une vaste campagne de rénovation de ses établissements.

  • Chambres partagées: un peu à la façon auberge, les chambres peuvent disposer de 4 à 6 voire plus de lits et contiennent désormais leur propre salle de bain
  • Chambres avec salle de bain: il y a également dans certains hôtels des chambres ayant leur salle de bain.
  • Espaces communs: ils sont colorés, mettent parfois à disposition des laveries, des coins bureaux et un local pour vélos.
Tout a changé et ça change tout
- Campagne pub de 2019

Le concept #OnTheRoad

Avec ces rénovations dans les HôtelsF1, ACCOR tente de séduire une clientèle plus jeune et plus féminine:

  • Les chambres et les typologies sont réinventées
  • Le logo se refait une beauté
  • Les espaces communs sont rénovés et au design moderne 
  • Les services se réinventent également avec des espaces cuisines par exemple
  • Certaines prestations comme les lits fait à l’arrivée n’existent plus (c’est au client de faire son lit)
Crédit photo: tourisme93.com

Que signifie le "divorce" entre ACCOR et HOTELSF1 ?

Sincèrement ? Rien de bon pour l’hôtellerie économique. 

A l’heure où les clients ont de moins un moins de moyens, ils consomment mieux ! 

C’est un peu comme la viande, autant en prendre de la bonne de temps en temps que toujours de la mauvaise qualité.

Alors, lorsque le premier groupe mondial d’hôtellerie cède toute une marque telle que F1, il est fort probable que le reste des acteurs de l’hôtellerie économique en France doivent se remettre en question.

  • Rebranding: refaire sa marque et assurer aux consommateur du nouveau tout en proposant une nuit à petit prix ne suffit plus.
  • Concept: l’établissement doit proposer des services complémentaires, gratuits ou non, les clients ne veulent plus simplement d’une chambre.
  • Tarif: assurer un rebranding (incluant une rénovation logique des lieux)  et un concept avec divers services coute énormément cher et il n’est pas certains que beaucoup ont les épaules assez solides pour se lancer dans cette aventure qui, de plus, ne garanti aucunement son succès!

Et la rentabilité ?

C’est tout le problème. Tout a augmenté pour les professionnels et il est compliqué dans un segment dit « éco » de proposer des chambres à plus de 55€ (en province), sauf qu’une chambre vendue à environ 45€ n’assure pas de rentabilité à un hôtel économique, c’est ACCOR qui l’indique dans les colonnes du journal « Les Echos ».

Alors malgré un secteur qui pourrait trouver une clientèle intéressée, un secteur qui a connu ses années de gloire à vendre des centaines de chambres à bas prix, les consommateurs en veulent plus, beaucoup plus, mais pas en mettant la main au porte monnaie. 

L’hôtellerie économique reviendra certainement en force car c’est comme la mode, ça tourne. Et en ce moment la mode c’est la gamme midscale, au revoir aux écos et bonjour aux milieus de gammes qui proposent un rapport qualité/prix surement plus dans les attentes des voyageurs.

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